J U L I E N R Q T

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Monsieur le croupier, shuffle up and deal

Il fallait bien que, sur un site qui parle de poker, on se retrouve un jour avec un article sur les croupiers. Pas de chance pour vous, amis lecteurs, c’est tombé sur moi. Qui est ce moi ? Frédéric PARAY, alias Schmoruk, croupier chez Texapoker depuis deux ans, hors pandémie, et membre du conseil d’administration du Club des Clubs de Poker.

FB : Quel est ton parcours ?

Schmo : Mon parcours est assez classique. J’ai suivi un cursus de sociologie à l’Université de Lille 1 (vous ai-je dit que j’étais du Nord ?) avant de me recentrer sur une carrière d’Animateur Professionnel au sein de divers centres sociaux, associations d’éducation populaire et autres maisons de jeunes. J’en ai d’ailleurs, diriger certaines. Puis, j’ai terminé ma carrière dans ce domaine comme responsable de formation.

Un jour, alors que le soleil se levait (comme tous les jours) et que je me décidais à en faire de même, une envie me prit : partir ! Ce qui fût fait le mois suivant, direction les Vosges ! Surprenant mais pas anodin, tant ce pays me plait. J’y suis encore aujourd’hui et plutôt content de mon sort.

FB : Le poker et toi ?

Schmo : Je traîne dans le monde du poker amateur depuis un peu plus de dix ans (un tournoi à Dreux) et depuis, mon chapeau et moi-même, écumons les tables avec un plaisir non-dissimulé. Puis en 2017, Patatras ! Le CdC me demande d’intégrer le Conseil d’administration. La validation en Assemblée Générale entérine ce début d’aventure (bande d’inconscients) ! J’intègre la Commission Compétitions (CoCo pour les intimes), et suis toujours à bord à l’heure actuelle.

FB : Comment tu es devenu croupier ?

Schmo : Mon histoire de croupier commence en 2018, en pleine pandémie de Coupe du Monde de Football. Texapoker organisait une session de formation de croupiers à La Grande Motte. J’y accouru avec mon grand ami Alain et, dix jours plus tard, après une soirée « on est les champions ! On est les champions… », me voilà intégré à l’équipe des croupiers Texapoker, poste que j’essaie d’occuper de temps en temps.

Parallèlement à tout ça, j’ai passé une autre formation de croupier, généraliste celle-ci, donnant le diplôme « officiel » de croupier, afin de toucher aussi à la roulette, au black jack et autre ultimate poker. Une corde de plus à mon arc, c’est toujours ça de pris.

FB : C’est quoi la vie de croupier ?

Schmo : La vie d’un croupier n’est pas évidente. Elle repose sur plusieurs piliers que sont le rythme, la concentration et l’incertitude…

Le rythme

Pendant un tournoi sur plusieurs jours, on travaille la nuit, on se repose le jour sans trop dormir. En effet, la proximité des collègues nous fait entrer dans une logique de colonies de vacances peu propice au repos.

La concentration

De retour de colo, il faut distribuer les cartes. Les joueurs aiment les cartes. Quand ils sont hors du coup, ils imaginent déjà la main suivante, nous pressent des yeux pour accélérer le mouvement et chambrent les joueurs à propos du coup précédent. Et vous, simple croupier, vous êtes au milieu de tout ça ! Interprétant chaque mouvement de main, de jetons et autres cartes, annonçant « qui qui gagne et qui qui perd », assumant parfois des bad beats hallucinants (demandez autour de vous, chaque croupier à au moins un exemple).

L’incertitude

Notre plus proche compagnon. Les tournois sont ouverts à tout joueur majeur et le nombre de participants est rarement connu à l’avance. En arrivant sur les lieux de tournois, beaucoup d’entre nous sautent sur les floors managers. En effet, il s’agit de connaitre ce chiffre et anticiper les horaires, donc le salaire, donc le nombre de verres que l’on pourra payer à ses collègues lors de la dernière soirée, à la fin du tournoi. De là, nous pourrons « cagouler » (faire beaucoup d’heures) ou être obligé de prendre un jour « off » pour garantir un nombre d’heures équitable aux collègues.

Evidemment, reste le pilier que je n’ai pas cité, la relation client. Tout notre travail réside dans le fait de garantir l’honnêteté du jeu. Il s’agit d’articuler le rythme de distribution des cartes (entre 20 et 25 donnes par heure), et l’animation de la table de jeu (déstresser les émotifs et calmer les impétueux). Ça, c’est tout un art, et surtout, une autre histoire…

FB : Un mot pour conclure ?

Schmo : La prochaine fois que vous vous asseyez autour d’une table, espérant atteindre la finale, ayez une pensée pour ces hommes et ces femmes qui, tant que faire se peut, essaient de vous donner cette notion propre à beaucoup de passions : le plaisir 😉

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