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My name is Perin, Jonathan Perin

Perin

Nouvel article de la série consacrée à la présentation de la Team. Aujourd’hui on découvre Jonathan Perin alias Bandecdc d’Antibes, coach MTTs !

FB : Tout d’abord, explique-nous comment tu as découvert le poker ?

Bandecdc : J’ai commencé le poker à la sortie du film James Bond Casino Royale. La popularisation sur les Maintream et les rediff des premiers WPT de Patrick Bruel, m’ont conforté dans ce jeu. J’ai été immédiatement fasciné par la facilité apparente, et, sa pourtant paradoxale, complexité cachée.

FB : Et comment tu as commencé ?

Bandecdc : Je dirai de manière progressive. A l’époque personne, ne savait vraiment jouer au poker. Les méthodes pour apprendre étaient différentes d’aujourd’hui. Les pros d’il y à 15 ans faisaient n’importe quoi. On buvait leurs paroles parce qu’ils faisaient autorité. Je me souviens par exemple, avoir investi dans des livres, meilleurs contenus de l’époque, qui aujourd’hui seraient considérés comme d’énormes scams. Mention spéciale au premier guide sur les Sng ! Le mec t’expliquait qu’il allait faire 10 $ à 1 000 $ en un mois en mono-tablant 10 % de sa roll à chaque game. Il était tout content d’être arrivé à 100 $ en estimant avoir atteint la moitié de l’objectif. Ce truc valait genre 30 balles ! Aujourd’hui, les infos sont plus facilement disponibles, mais le jeu est beaucoup plus dur qu’il ne l’était il y a quelques années.

FB : A quel moment tu t’es dit  je vais en faire mon job ?

Bandecdc : J’ai commencé à obtenir des résultats sympas en tournoi dès 2014. Et ce, grâce notamment, à différentes formations américaines en avance sur le contenu français. Elles m’ont beaucoup appris. Dans les bons français de l’époque, grâce à qui j’ai pu progresser directement ou indirectement, je citerai Astow66, Fantaorange, Hassou, MTTfan, ou Artplay. Enfin, Clubpoker.fr, forum francophone qui a la réputation d’être parfois dur et injuste, a l’avantage de compter beaucoup de bons joueurs. C’était un puits d’informations pour progresser. J’’y suis d’ailleurs encore animateur de la section MTTs.

En 2016, j’étais analyste financier dans un fonds d’investissement privé avec un Master In Business dans la finance d’entreprise. A la fin de mon contrat, je prends la décision controversée de me lancer directement dans le poker à plein temps. Vivre de sa passion me rend plus heureux que tous les choix de carrière que j’aurais pu faire. Pour autant, je recommanderais à ceux qui voudraient se lancer dans cette aventure, d’avoir conscience des contraintes et de l’instabilité que ce choix va générer. Tout particulièrement quand on reste en France et qu’on a l’intention d’y fonder une famille.

FB :  Justement, quelles ont été les contraintes auxquelles tu as dû faire face ? 

Bandecdc : Le jour venu de changer de voie, il sera difficile de vendre cette expérience de joueur pro pour justifier du “trou” dans votre Cv ! Je recommande donc de terminer ses études. Puis de faire ses preuves sur le marché du travail traditionnel, avant de se lancer dans cette voie. C’est aussi plus compliqué auprès des banques, notamment pour les prêts immobiliers. Avec ma compagne, on envisage de devenir propriétaires. Peu importe les belles déclarations fiscales que je présente, il nous faudra certainement avoir un apport très conséquent pour obtenir un prêt. 

FB :  Aujourd’hui, quel est ton rôle dans la Team ?

Bandecdc : Je suis un des coachs MTTs. J’aide les joueurs à repérer et corriger leurs principaux leaks, et effacer les mauvais réflexes. Je contribue également à faire évoluer leur schéma de pensée, pour mieux réussir dans les tournois à petits et moyens buy-in. Enfin, je réalise des vidéos pour le site, dans lesquelles j’explique mes raisonnements et méthodes.

FB :  Quelle vision tu as sur le poker de demain ?

Bandecdc : Pour être honnête, c’est une crainte. Celle de l’avenir du marché du poker en ligne à moyen/long terme. A cause notamment d’une meilleure accessibilité aux ressources pour progresser. Mais également aux logiciels de plus en plus abordables et performants qui améliorent le niveau global. Il est très important d’avoir, et de maintenir, une bonne compréhension technique du jeu et des tendances actuelles pour rester compétitif. Dans le cas du MTTs low buy-in, le changement est plus lent qu’en cash-game highstakes par exemple. Et ce, en raison de la plus grande proportion de joueurs récréatifs. Ils vont suivre des patterns très similaires à ceux qu’ils ont toujours eu, malgré quelques nuances et évolutions selon l’époque ou le site sur où on les rencontre.

FB :  Un point qui te tient à coeur ?

Bandecdc : La course à laquelle se livrent les tricheurs versus les méthodes de détection de la triche, m’inquiète. C’est un problème qui s’est également posé dans le monde des échecs, que je pratique en compétition. Dès la fin des années 90, les ordinateurs sont devenus bien meilleurs que les humains. Depuis, il n’est pas toujours aisé de déterminer si un adversaire s’est aidé d’un logiciel pour un, ou une série de coups. Batmax avait démontré il y a quelques années, le problème que pouvaient représenter d’une part les tricheurs et leurs différentes méthodes, et d’autre part la relative difficulté que les rooms avaient pour les repérer et les punir.

Le MTTs est pour l’instant relativement épargné. A priori, cela concernerait plus particulièrement les Expresso high. Pour autant, je crains que, dans les prochaines années, il devienne de plus en plus facile et accessible de se procurer des bots, scripts ou autre outil qui jouent à ta place un poker parfait. Les méthodes de repérage de ces triches ont du mal à suivre. Aujourd’hui, il est difficile d’imaginer à quoi ressemblera le poker en ligne en 2040.

FB :  Enfin pour finir, un conseil à donner à nos lecteurs ?

Bandecdc: Pour les joueurs de MTTs, privilégier un grind qualitatif à un quantitatif. Je recommanderai toujours à mes élèves de lancer des sessions de 4-6 tables simultanées, même s’ils sont capables du double. Prendre des notes et comprendre les dynamiques situationnelles est bien plus important en MTTs qu’en cash game, qui plus est sur les petits buy-in.

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